Classe 2nde
Lucas sur la Route (Léo Lamarche)
Lucas Sur La Route
Tahar Ben Jelloun - Le Racisme expliqué à ma fille
Classe 3ème
Fiche Roman de Renart
Erik Orsenna - La Grammaire Est une Chanson Douce
Classe 4ème
Guy de Maupassant Le Horla
Un des contes normands et parisiens
Enfin, choisissez un des "Trois Contes" de Flaubert
Classe 5ème
Texte n°1
TESTO LETTERARIO - LINGUA FRANCESE
(Comprensione e produzione in lingua straniera)
(Comprensione e produzione in lingua straniera)
SOUVENIRS D'ENFANCE
J'admirais qu'on fît surgir dans le monde quelque chose de réel et de neuf. Je ne pouvais m'y essayer qu'en un seul domaine: la littérature. Dessiner pour moi c'était copier et je m'y attachais d'autant moins que j'y réussissais mal; je réagissais à l'ensemble d'un objet sans prêter attention au détail de ma perception; j'échouai toujours à reproduire la plus simple fleur. En revanche, je savais me servir du langage, et puisqu'il exprimait la substance des choses, il les éclarait. J'avais spontanément tendance à raconter tout ce qui m'arrivait; je parlais beaucoup, j'écrivais volontiers. Si je relatais dans une rédaction un épisode de ma vie, il échappait à l'oubli, il intéressait d'autres gens, il était définitivement sauvé. J'aimais aussi inventer des histoires; dans la mesure où elles s'inspiraient de mon expérience, elles la justifiaient; en un sens elles ne servaient à rien, mais elles étaient uniques, irremplaçables, elles existaient, et j'étais fière de les avoir tirées du néant.
J'accordai donc toujours beaucoup de soin à mes "compositions françaises" si bien que j'en recopiais quelques- unes sur le "livre d'or". En juillet la perspective des vacances me permettait de dire au revoir sans regret au cours. Cependant, de retour à Paris, j'attendais fiévreusement la rentrée des classes. Je m'asseyais dans le fauteuil de cuir, à côté de la bibliothèque en poirier noirci, je faisais craquer entre mes mains les livres neufs, je respirais leur odeur, je regardais les images, les cartes, je parcourais une page d'histoire; j'aurais voulu en un seul coup d'oeil animer tous les personnages, tous les paysages, cachés dans l'ombre des feuilles noires et blanches. Autant que leur sourde présence, l'empire que j'avais sur eux me grisait.
En dehors de mes études la lecture restait la grande affaire de ma vie. Maman se fournissait à la bibliothèque Cardinale, place Saint - Sulpice. Une table chargée de revues et de magazines occupait le milieu d'une grande salle d'où rayonnaient des corridors tapissés de livres; les clients avaient le droit de s'y promener. J'éprouvai une des plus grandes joies de mon enfance le jour où ma mère m'annonça qu'elle m'offrait un abonnement personnel-. Je me plantai devant le panneau réservé aux "Ouvrages pour la jeunesse" et où s'alignaient des centaines de volumes. "Tout cela est à moi!" me dis-je éperdue. La réalité dépassait le plus ambitieux de mes rêves, devant moi s'ouvrait le paradis, jusqu'alors inconnu, de l'abondance. Je rapportai à la maison un catalogue; aidée par mes parents, je fis un choix parmi les ouvrages marqués J et je dressai des listes chaque semaine. J'hésitai délicieusement entre de multiples convoitises. En outre ma mère m'emmenait quelquefois dans un petit magasin proche du cours, acheter des romans anglais; je les déchiffrais lentement. Je prenais grand plaisir à soulever, à l'aide d'un dictionnaire, le voile opaque des mots: descriptions et récits retenaient un peu de leur mystère; je leur trouvais plus de charme que si je les avais lus en français.
J'accordai donc toujours beaucoup de soin à mes "compositions françaises" si bien que j'en recopiais quelques- unes sur le "livre d'or". En juillet la perspective des vacances me permettait de dire au revoir sans regret au cours. Cependant, de retour à Paris, j'attendais fiévreusement la rentrée des classes. Je m'asseyais dans le fauteuil de cuir, à côté de la bibliothèque en poirier noirci, je faisais craquer entre mes mains les livres neufs, je respirais leur odeur, je regardais les images, les cartes, je parcourais une page d'histoire; j'aurais voulu en un seul coup d'oeil animer tous les personnages, tous les paysages, cachés dans l'ombre des feuilles noires et blanches. Autant que leur sourde présence, l'empire que j'avais sur eux me grisait.
En dehors de mes études la lecture restait la grande affaire de ma vie. Maman se fournissait à la bibliothèque Cardinale, place Saint - Sulpice. Une table chargée de revues et de magazines occupait le milieu d'une grande salle d'où rayonnaient des corridors tapissés de livres; les clients avaient le droit de s'y promener. J'éprouvai une des plus grandes joies de mon enfance le jour où ma mère m'annonça qu'elle m'offrait un abonnement personnel-. Je me plantai devant le panneau réservé aux "Ouvrages pour la jeunesse" et où s'alignaient des centaines de volumes. "Tout cela est à moi!" me dis-je éperdue. La réalité dépassait le plus ambitieux de mes rêves, devant moi s'ouvrait le paradis, jusqu'alors inconnu, de l'abondance. Je rapportai à la maison un catalogue; aidée par mes parents, je fis un choix parmi les ouvrages marqués J et je dressai des listes chaque semaine. J'hésitai délicieusement entre de multiples convoitises. En outre ma mère m'emmenait quelquefois dans un petit magasin proche du cours, acheter des romans anglais; je les déchiffrais lentement. Je prenais grand plaisir à soulever, à l'aide d'un dictionnaire, le voile opaque des mots: descriptions et récits retenaient un peu de leur mystère; je leur trouvais plus de charme que si je les avais lus en français.
(Simone de Beauvoir - Mémoires d'une jeune fille rangée)
Compréhension
l) Répondez aux questions suivantes:
- Pourquoi Simone de Beauvoir aimait-elle la littérature?
- Quelle était son attitude à l'égard du dessin?
- Pourquoi accordait-elle beaucoup de soin à ses "compositions françaises"?
- Quelles étaient ses sensations quand elle prenait des livres?
- Qu'est-ce qu'elle aurait voulu faire avec les personnages des livres?
- Quelle fut l'une des plus grandes joies de son enfance?
- Quel était son plaisir quand elle lisait des romans anglais?
2) Résumez le texte en quelques lignes.
Production
Partagez-vous l'enthousiasme de Simone de Beauvoir?
Parlez de votre attitude à l'égard des livres et des bibliothèques et dites ce qu'il faudrait faire pour encourager l'amour pour la lecture.
Texte n°2
TESTO DI ATTUALITÀ - LINGUA FRANCESE
(Comprensione e produzione in lingua straniera)
(Comprensione e produzione in lingua straniera)
Informatique en progrès et atmosphère tendue à la Bibliothèque nationale de France
Ce n'est rien de dire que l'ouverture, le 9 octobre 1998, de la Bibliothèque nationale de France (BNF) ne s'est pas déroulée dans l'ordre et l'harmonie: système informatique bloqué, lecteurs exaspérés, personnel traumatisé, direction désemparée, dix-huit jours de grève. Trois bons mois plus tard, le public commence à se familiariser avec les tours glaciales de Tolbiac; il apprend à apprivoiser ses machines rétives et, surtout, s'arme de patience.
La bibliothèque du haut-de-jardin, en libre accès, destinée au plus grand nombre, est désormais saturée le week-end. Comme on pouvait s'y attendre, elle est surtout fréquentée par des étudiants. Le rez-de-jardin, réservé aux chercheurs (plus de dix millions de volumes), reçoit en moyenne 1000 lecteurs par jour, un chiffre supérieur à celui de l'ancienne BN. Pourtant les problèmes sont loin d'être tous réglés.
Seul le déménagement des collections s'est achevé sans encombre, le 17 décembre, avec quelques jours d'avance. Côté informatique, le catalogue général (sept millions de notices) n'a pas connu d'incidents majeurs. Mais, pour l'instant, il ne permet pas les recherches croisées (qui devraient être opérationnelles fin mars) et ne peut être consulté à distance. Les syndicats estiment que certains documents en stock restent introuvables à l'écran. (...)
En dépit de ces aléas, "jour après jour, le système s'améliore, affirme François Stasse, directeur général de la BNF. Les nouveaux problèmes qui surgissent encore çà et là sont dus à la montée en charge. Ce sont des problèmes d'exploitation, qui ne sont pas liés au logiciel lui-même". Est-ce plus rassurant? (...)
Une des revendications du personnel en grève avait été la constitution de commissions chargées de pointer les dysfonctionnements de l'établissement: de la signalétique à l'organisation du circuit des documents en passant par l'hygiène, les conditions de travail et le statut des vacataires. Ces neuf commissions ont remis un rapport le 31 janvier. Un inspecteur général des bibliothèques, Albert Poirot, en fait actuellement la synthèse pour la Rue de Valois. Certaines des demandes ont déjà été prises en compte comme l'installation de chauffages complémentaires.
Un architecte, Jean-Luc Bichet, a été nommé par la direction pour envisager certaines améliorations de l'architecture intérieure. Mais il ne pourra ni raccourcir les distances, ni modifier la place des magasins. Quant aux recommandations des groupes de travail, la direction ne pourra les avaliser que dans la mesure de ses possibilités budgétaires.
Un autre débat important a été repoussé sine die, sans être réglé pour autant: celui de la fermeture du lundi. Le rez-de-jardin devrait être fermé le dimanche et ouvert le lundi tandis que le haut-de-jardin, ouvert le dimanche, est fermé le lundi. Ainsi la BNF serait, avec un décrochage, ouverte sept jours sur sept.
Depuis les grèves d'octobre, les salles destinées à la recherche sont "provisoirement" closes le lundi. Cette mesure aurait dû être levée en partie le 1er février et définitivement supprimée à partir du 30 juin, contre l'avis des syndicats, et notamment de la CFDT, qui veulent toujours la fermeture du haut et du rez-de-jardin, le lundi, au nom de l'unicité de la bibliothèque et du personnel, mais aussi pour permettre la maintenance du bâtiment et la formation du personnel dans de bonnes conditions. Devant l'ampleur des difficultés qui subsistent, François Stasse a demandé, le 15 janvier, lors d'une réunion d'étape qui rassemblait syndicats et direction au ministère de la culture, de différer cette ouverture. Reste que celle-ci est réclamée avec insistance par des lecteurs, qui ont fait circuler une pétition, signée par des chercheurs comme Pierre Nora ou Emmanuel Le Roy Ladurie ou leurs représentants au conseil d'administration de la BNF. L'atmosphère reste donc tendue à la BNF. "On marche sur des œufs", constate Alain Veinstein, directeur de la communication de la BNF.
La bibliothèque du haut-de-jardin, en libre accès, destinée au plus grand nombre, est désormais saturée le week-end. Comme on pouvait s'y attendre, elle est surtout fréquentée par des étudiants. Le rez-de-jardin, réservé aux chercheurs (plus de dix millions de volumes), reçoit en moyenne 1000 lecteurs par jour, un chiffre supérieur à celui de l'ancienne BN. Pourtant les problèmes sont loin d'être tous réglés.
Seul le déménagement des collections s'est achevé sans encombre, le 17 décembre, avec quelques jours d'avance. Côté informatique, le catalogue général (sept millions de notices) n'a pas connu d'incidents majeurs. Mais, pour l'instant, il ne permet pas les recherches croisées (qui devraient être opérationnelles fin mars) et ne peut être consulté à distance. Les syndicats estiment que certains documents en stock restent introuvables à l'écran. (...)
En dépit de ces aléas, "jour après jour, le système s'améliore, affirme François Stasse, directeur général de la BNF. Les nouveaux problèmes qui surgissent encore çà et là sont dus à la montée en charge. Ce sont des problèmes d'exploitation, qui ne sont pas liés au logiciel lui-même". Est-ce plus rassurant? (...)
Une des revendications du personnel en grève avait été la constitution de commissions chargées de pointer les dysfonctionnements de l'établissement: de la signalétique à l'organisation du circuit des documents en passant par l'hygiène, les conditions de travail et le statut des vacataires. Ces neuf commissions ont remis un rapport le 31 janvier. Un inspecteur général des bibliothèques, Albert Poirot, en fait actuellement la synthèse pour la Rue de Valois. Certaines des demandes ont déjà été prises en compte comme l'installation de chauffages complémentaires.
Un architecte, Jean-Luc Bichet, a été nommé par la direction pour envisager certaines améliorations de l'architecture intérieure. Mais il ne pourra ni raccourcir les distances, ni modifier la place des magasins. Quant aux recommandations des groupes de travail, la direction ne pourra les avaliser que dans la mesure de ses possibilités budgétaires.
Un autre débat important a été repoussé sine die, sans être réglé pour autant: celui de la fermeture du lundi. Le rez-de-jardin devrait être fermé le dimanche et ouvert le lundi tandis que le haut-de-jardin, ouvert le dimanche, est fermé le lundi. Ainsi la BNF serait, avec un décrochage, ouverte sept jours sur sept.
Depuis les grèves d'octobre, les salles destinées à la recherche sont "provisoirement" closes le lundi. Cette mesure aurait dû être levée en partie le 1er février et définitivement supprimée à partir du 30 juin, contre l'avis des syndicats, et notamment de la CFDT, qui veulent toujours la fermeture du haut et du rez-de-jardin, le lundi, au nom de l'unicité de la bibliothèque et du personnel, mais aussi pour permettre la maintenance du bâtiment et la formation du personnel dans de bonnes conditions. Devant l'ampleur des difficultés qui subsistent, François Stasse a demandé, le 15 janvier, lors d'une réunion d'étape qui rassemblait syndicats et direction au ministère de la culture, de différer cette ouverture. Reste que celle-ci est réclamée avec insistance par des lecteurs, qui ont fait circuler une pétition, signée par des chercheurs comme Pierre Nora ou Emmanuel Le Roy Ladurie ou leurs représentants au conseil d'administration de la BNF. L'atmosphère reste donc tendue à la BNF. "On marche sur des œufs", constate Alain Veinstein, directeur de la communication de la BNF.
(Emmanuel de Roux, "Le Monde", 3/2/1999)
Compréhension
- Que signifie l'expression "On marche sur des œufs"?
- Pourquoi les syndicats veulent-ils la fermeture du lundi?
- Y a-t-il encore des problèmes du point de vue de l'informatique?
- Que réclament les lecteurs?
- L'ouverture de la BNF s'est-elle déroulée dans les meilleures conditions?
- Qu'est-ce que le rez-de-jardin?
- Pourquoi le personnel s'est-il mis en grève?
- Résumez le texte en quelques lignes.
Production
Quelle est l'importance culturelle et sociale d'une institution comme la BNF?
- Que signifie l'expression "On marche sur des œufs"?
- Pourquoi les syndicats veulent-ils la fermeture du lundi?
- Y a-t-il encore des problèmes du point de vue de l'informatique?
- Que réclament les lecteurs?
- L'ouverture de la BNF s'est-elle déroulée dans les meilleures conditions?
- Qu'est-ce que le rez-de-jardin?
- Pourquoi le personnel s'est-il mis en grève?
- Résumez le texte en quelques lignes.
Production
Quelle est l'importance culturelle et sociale d'une institution comme la BNF?